Un examen théorique et une formation pratique
Un diplôme pour bien enterrer les gens,
voilà qui peut paraître étrange, et pourtant…
À compter du 1er
janvier 2013, les maîtres de cérémonie, les conseillers funéraires
et les dirigeants d’entreprises ou d’associations de pompes funèbres
devront se doter du précieux sésame dans l’année qui suit leur
embauche ou leur nomination.
Délivré par des écoles spécialisées, il comportera un examen
théorique validant des connaissances en hygiène, sécurité,
législation funéraire, réglementation commerciale, mais aussi en
psychologie et sociologie du deuil. Il sera complété d’une formation
pratique de 70 heures, réalisée dans une entreprise du secteur.
Ce diplôme sera finalement délivré après examen d’un jury, composé
de trois personnes extérieures à la profession. Maires,
magistrats, universitaires, agents de la répression des fraudes et
représentants des usagers seront mis à contribution. Les
professionnels qui exercent depuis plus de six mois seront dispensés
de passer le diplôme, à condition qu’ils soient détenteurs du
certificat de formation, jusqu’alors suffisant.
Valoriser un savoir-faire
Florence Fresse, déléguée générale de la Fédération Française des
Pompes Funèbres (FFPF), se réjouit de cette décision. « Un diplôme
atteste de la reconnaissance d’un véritable savoir-faire »,
indique-t-elle. Un certain nombre de clichés ont, en effet, la vie
dure à l’encontre d’une profession peu valorisée.
Bruno
Robin, directeur des Pompes funèbres générales de Rennes
(Ille-et-Vilaine), se désole que cette dernière ne soit souvent
réduite qu’aux « croque-morts de Lucky Luke ». Il apprécie
l’avancée. « C’est très bien. Un diplôme uniformise les
connaissances et permet d’être reconnu dans la profession. S’il est
délivré par un jury composé de personnes extérieures qui constatent
la richesse de nos métiers, c’est encore mieux », se félicite-t-il.
Seule l’Association française d’information funéraire (AFIF)
pointe certaines limites. Si son président, Michel Kawnik, estime
que ce diplôme attestera d’une « meilleure connaissance de la
législation » du côté des professionnels, il considère qu’il
n’attestera pas totalement de « la qualité des entreprises de pompes
funèbres ». C’est pourquoi les familles se doivent de « rester
attentives » à l’exercice d’une pratique commerciale soumise à une
forte concurrence.