LE FUNERAIRE
 

Juin 2011

 

 


 

QUESTIONS - REPONSES

 

Michel Kawnik

Association Française d’Information Funéraire 9, rue Chomel 75007 PARIS Téléphone : 01 45 44 90 03 www.afif.asso.fr

Interview réalisé auprès de Michel Kawnik président et fondateur de l’AFIF.

Quel est le délai de dispersion des cendres ? Un mois, un an …

Depuis 4 ans, une personne n’a plus le droit de conserver chez soi des cendres cinéraires. Mais, et il y a un mais, si quelqu’un habite Paris et veut aller disperser des cendres disons dans la région de Bordeaux, il n’est pas indispensable qu’il prenne sa voiture en urgence. Il va pouvoir les garder pendant un certain délai. Dépasser un certain temps, elles seront considérées comme conserver au domicile. Mais ou commence et ou finit ce délai ? Il doit permettre une décision de justice sachant que la période des obsèques est bien souvent une période privilégié pour les règlements de compte. Les litiges sont nombreux. Comme ce frère qui avait décidé de garder les cendres de son père à son domicile, refusant aux autres membres de la famille de mettre les pieds chez lui et de venir se recueillir.

Pourquoi la loi sur la destinée des cendres a-t-elle changé ? Qu’est ce que le législateur à voulu protéger ?

Une communication bien orchestrée a voulu faire croire aux gens qu’on avait retrouvé des urnes funéraires abandonnées sur la plage de Nice et que dans les salles des ventes des camions entiers arrivaient chargés d’urnes abandonnées. Tout ceci relève tout simplement du phantasme. Il y a surtout beaucoup d’argent dans le domaine du funéraire. Et dire au gens qu’ils ne peuvent plus conserver les cendres de leurs proches à leur domicile a permis aux société de Pompes Funèbres de facturer de nombreuses prestations, comme des frais d’ouverture de monument, de marbrerie ou de cimetières et d’encaisser des sommes supplémentaires. Sans oublier certains psychiatres qui ont des accointances financières avec de grosses sociétés de pompes funèbres et qui ont été jusqu’à affirmer que le travail de deuil ne pouvait pas se faire tant que l’urne était au domicile. Au sein de mon association nous avons reçu un grand nombre de coup de téléphone de dames âgées qui souhaitait conserver les cendres de leur mari défunt pour demander à leurs enfants de les disperser ensemble au moment de leur décès à elle. Et dire que ces braves mamies mariées depuis 60 ans ne vont pas pouvoir, si elles gardent l’urne à leur domicile, faire leur travail de deuil, c’est de la manipulation, de la désinformation et du lobbying.

Pour une crémation, le défunt doit-il avoir exprimé sa volonté avant et par écrit ? Ses proches peuvent-ils prendre la décision ?

Une très vieille loi dit que les funérailles doivent être effectuées en tenant compte des volontés écrites ou reconnues de la personne. Pour cela, il suffit tout simplement qu’une personne signale autour d’elle qu’elle désire une crémation pour que si jamais il y avait une inhumation au cimetière les proches ou les amis témoignent devant un juge de la volonté du défunt. Il n’y a donc pas besoin de testament. Si un homme vit dans une famille très catholique dans laquelle on ne veut pas entendre parler de crémation et qu’il souhaite être incinérer nous lui recommandons de donner à un ou deux personnes de confiance un simple mot manuscrit, dans lequel il évoquera sa volonté.

Dans le cas d’une famille de 4 enfants ayant perdus leur mère, qui est la personne « qui a pourvu aux funérailles » ?

Il pourra s’agir de n’importe quels enfants. Mais en cas de problème si par exemple, trois d’entre eux sont d’accord pour un enterrement et un seul pour une crémation, celui qui s’y oppose devra aller voir le maire de la ville ou sera procédé à la mise en bière. Il dira qu’il s’oppose à l’inhumation pour X raisons et demandera de « surseoir l’autorisation d’inhumation ». Le maire va lui demander d’apporter dans les 24 heures une lettre de son avocat disant qu’une procédure est en cours. Le juge du tribunal d’instance qui est compétent écoutera les différents partis et sera seul habilité à prendre une décision.

 

 

 

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