Une loi
pour les urnes
Par
Yasmina DELLAA
La
crémation concerne désormais près du quart des décès. Le
texte examiné aujourd'hui au Sénat prévoit trois
destinations pour les cendres, à l'exclusion de toute autre
: leur conservation dans une urne placée dans un cimetière,
leur dispersion dans un «jardin du souvenir» ou leur
dissémination en pleine nature. Dans le même esprit, le
texte punit d'un an de prison et de 15 000 euros d'amende la
violation ou la profanation d'urnes cinéraires, ainsi
assimilées à des sépultures.
Actuellement, l'urne cinéraire a un statut juridique régi
uniquement par la jurisprudence : comme la dépouille
mortelle, elle est assimilée à un objet d'une copropriété
familiale et échappe aux règles habituelles du partage.
Depuis un décret de 1976, les familles ont la possibilité de
disposer librement des cendres de leurs défunts. D'après
l'Association française d'information funéraire, leur
destination est très diverse : 21 % des urnes ont été mises
en columbarium ou déposées dans le caveau familial ; 8 % ont
été dispersées dans «un jardin du souvenir» ; 71 % ont été
remises aux familles, sans indication de leur destination.
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