ALTERNATIVES ECONOMIQUES 31 octobre 2019 Extraits
La nouvelle vie des pompes funèbres Anna Quéré
Le marché de la mort n’a jamais été aussi florissant en France. Mais les entreprises de pompes funèbres sont régulièrement pointées du doigt pour leur manque de transparence. Et la demande sociale change. A côté des gros mastodontes du funéraire, d’autres acteurs émergent.
...Pour les familles, les tarifs varient souvent du simple au triple : il faut compter, selon les opérateurs, entre 1 347 euros et 6 449 euros pour une inhumation, et entre 2 017 euros et 6 572 euros pour une crémation. « Les familles sont déstabilisées et ne connaissent strictement rien au funéraire. Elles n’osent pas solliciter plusieurs entreprises pour comparer des devis. Pourtant, contrairement aux idées reçues, il n’y a aucune urgence, il faut prendre son temps pour choisir », insiste Michel Kawnik, président de l’Association française d’information funéraire (Afif)...
...Ces différents acteurs se livrent une concurrence féroce pour contrôler l’interface avec les clients. Pour y parvenir, ils possèdent un atout clé : la chambre funéraire, appelée également funérarium. Cette morgue privée où les défunts sont déposés, conservés, apprêtés et veillés. Avoir recours au funérarium n’est pas obligatoire. Mais c’est de plus en plus fréquent, en raison notamment de la médicalisation de la fin de vie. Aujourd’hui, on meurt le plus souvent à l’hôpital ou en Ephad – seuls 26 % des décès ont lieu au domicile – et ces établissements ne disposent pas toujours de chambre mortuaire. Les funérariums sont, en théorie, soumis au principe de neutralité : la famille est libre de choisir une autre société pour organiser la suite des obsèques. Mais, dans les faits, héberger le défunt avant son dernier voyage donne un avantage évident à l’entreprise en question pour proposer d’assurer l’ensemble des prestations. « L’objectif commercial est simple : on va ‘’locker’’ la famille (de l’anglais « lock », verrou, NDLR) car le corps est déjà dans les murs », résume Michel Kawnik, de l’Afif.... |
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