LE PARISIEN  - Val-de-Marne -

 27 mai 2013

 

Un monument en marbre soigneusement posé sur des rondins de bois, un socle en béton flambant neuf, de la terre fraichement remuée : le spectacle que Pascal Tisserand a découvert en venant se recueillir sur la tombe de son père, Georges, décédé en 1997 et inhumé au cimetière de la Queue-en-Brie, l’a profondément bouleversé. 
« Vous imaginez mon état quand j’ai découvert que quelqu’un avait  touché à la tombe de mon papa, murmure Pascal. J’habite dans les Yvelines, je ne peux pas venir tous les jours, mais, quand je suis arrivé, le lundi de Pentecôte, et que j’ai découvert la tombe ainsi, j’avais peine à le croire. »

Immédiatement, Pascal cherche à comprendre ce qui a bien pu arriver. « Ce qui est d’autant plus surprenant, c’est que sur les dix enfants que nous sommes, c’est moi qui suis chargé de l’entretien, du renouvellement de la concession… Si des travaux doivent être faits, c’est moi qui dois les commander et je dois demander à la mairie l’autorisation de faire intervenir des professionnels. » Par précaution, Pascal interroge ses frères et sœurs, mais nul n’a demandé la moindre intervention sur la tombe du père. « J’ai pris contact avec la mairie qui, vérifications faites, m’a confirmé qu’aucune demande de travaux ne leur avait été faite. Une employée de l’état civil est même venue avec moi au cimetière pour constater l’état de la tombe. Et elle aussi a été très choquée. »


Alors, que s’est-il passé autour de la tombe de Georges Tisserand ? « On peut tout imaginer, reprend Pascal. Dans la tombe voisine, un monsieur a été enterré en mars. Celle de mon papa a peut-être été endommagée à cette occasion et le professionnel aura voulu réparer les dégâts. Mais il aurait dû alors en aviser la mairie et au moins me contacter, en s’excusant, j’aurais compris, un accident peut toujours arriver. Pire, on peut même envisager une erreur d’inhumation. Qui me dit que mon papa est bien toujours dans sa sépulture et que personne n’a été enterré avec lui ? » Autant de questions auxquelles Pascal attend aujourd’hui des réponses.


« Dans un tel cas, la seule solution est de déposer plainte, conseille l’Association française d’information funéraire (Afif), car il s’agit tout bonnement d’une violation de sépulture, punie par la loi. De tels cas sont rares, mais il convient de faire toute la lumière. » Une voie que Pascal avait déjà envisagée : « Je vais très vite déposer plainte auprès du tribunal de Créteil, j’ai besoin de savoir pourquoi la tombe de mon papa a été ouverte. Dans quelles conditions. Et par qui ! » 

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