LE TELEGRAMME

 1er novembre 2011

 

 

Tombes. Quand l'éternité prend fin

1 novembre 2011

En ce jour de Toussaint et veille de célébration des défunts, des questions se posent sur les concessions funéraires. Quels sont les tarifs ? Quid de la perpétuité ? Des interrogations qui s'ajoutent au parcours complexe et coûteux des frais d'obsèques


Selon l'endroit où l'on vit - ou bien où l'on meurt -, nous ne sommes pas égaux devant le coût des concessions funéraires. À l'instar du marché de l'immobilier, il existe un tarif à l'emplacement ou au mètre carré. Sauf que ce n'est pas le marché qui décide mais les communes, chaque année, par un vote du conseil municipal. Une série de tarifs est établie selon la durée de la concession, l'emplacement (en bordure d'allée ou pas), le type de service (pleine terre, cavurne ou jardins d'urnes, columbarium)... 

 

Concessions perpétuelles : les communes dissuadent 

La surface disponible dans un cimetière joue beaucoup. C'est donc généralement moins cher à la campagne qu'en ville, excepté aux endroits enclavés par des habitations ou des projets de constructions. Souvent, pour la même raison, le prix peut varier beaucoup entre deux villes aux populations pourtant comparables. Concernant les durées, les communes ne sont plus tenues d'assurer des concessions perpétuelles. Trop d'entre elles ont besoin de gagner de la place «ou de remplacer les tombes abandonnées», comme l'explique Michel Henry, maire de Maël-Carhaix (22). Les tarifs se veulent souvent dissuasifs et les places sont peu nombreuses. Ainsi, nombre de villes de l'ouest parisien ne proposent plus que des concessions décennales. «La concession perpétuelle peut par ailleurs être remise en cause, explique Michel Kawnik, président de l'Association française d'information funéraire (Afif). Lorsque la tombe n'est pas entretenue, ni visitée, ni fleurie régulièrement, la commune peut reprendre la concession. Elle cherche auparavant les ayants droit, ce qui prend souvent trois ans. Et elle ne peut se réapproprier l'emplacement qu'au minimum trente ans après la dernière inhumation». Le terme «régulièrement», notons-le, est subjectif. 

Un terrain gratuit pour cinq ans 

Une concession de trente ou cinquante ans peut être renouvelée dans les deux années suivant l'arrivée à échéance, un nombre illimité de fois. Si elle ne l'est pas, la commune devient propriétaire au bout des deux ans. À sa charge, elle exhume, regroupe et réinhume dans l'ossuaire général du cimetière pour libérer une place. La loi indique, par ailleurs, que toute personne peut disposer d'un terrain gratuit pour cinq ans, quelles que soient ses ressources. Pas de monument, un déplacement dans l'ossuaire après cinq ans... Ce sont essentiellement des personnes sans ressources qui en bénéficient. 

Du matériel funéraire d'occasion !

Autre mesure pour les personnes à faible pouvoir d'achat: quelques communes, comme Quimper, proposent à la vente du matériel funéraire d'occasion. Cela rembourse en partie les frais de transfert. «C'est intéressant aussi sur le plan écologique puisqu'on prélève moins dans les carrières. Et socialement, puisque cela permet à des gens de pouvoir enfin acheter du matériel », explique Fabienne Ryckelynck, responsable du service population à la mairie de Quimper.

   

Pour en savoir plus : www.afif.asso.fr



 
 

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