SUD OUEST
1er novembre 2006
MARCHE FUNERAIRE. --Les
mentalités évoluent face à la mort. Les contrats obsèques, qui servent à
prévoir et à organiser ses funérailles, se développent de plus en plus.
La mort, elle aussi, se gère. Et la crémation devrait bientôt être mieux
encadrée par la loi
Hélène Rouquette-Valeins
Mieux prévoir ses obsèques
...
En
fort développement ? D'après
une étude réalisée en 2005 pour la Chambre syndicale nationale de l'art
funéraire (CSNAF), « la prévoyance funéraire connaît un fort
développement » : « 21 % des personnes interrogées pensent à souscrire
un contrat-obsèques, alors qu'il y a encore quelques années
l'organisation des funérailles était majoritairement prise en charge par
la famille. »
Ce
constat tient davantage du lobbying, conteste Michel Kawnik, président
de l'Association française d'information funéraire (Afif) (2), qui
estime que la proportion des Français qui prévoient leurs obsèques «
doit avoisiner les 10 à 12 % ».
L'Insee prévoit 700 000 décès en 2020 contre 537 000 en 2005, et le
chiffre d'affaires du secteur funéraire (1,4 milliard d'euros) devrait
connaître à l'horizon 2010 une croissance annuelle de 6 %.
« La
mort est un des rares marchés qui répond à un besoin auquel tout le
monde est directement confronté », constate la porte-parole d'OGF,
première entreprise de services funéraires en France.
Exercer un esprit
critique. Pour
autant, M. Kawnik invite les Français à ne pas tout mélanger et à
exercer leur esprit critique sur les propositions qu'ils reçoivent. La
Fédération française des sociétés d'assurance avance sa définition : «
Les contrats obsèques, appelés également contrats de prévoyance
funéraire ou conventions obsèques, sont des contrats d'assurance vie qui
permettent de garantir à l'avance le financement des obsèques et,
éventuellement, lorsqu'un contrat de prestation funéraire y est associé,
leur organisation. »
Le
droit relatif aux contrats obsèques a été modifié il y a deux ans,
précisant notamment que le contrat de prestation funéraire devait
pouvoir être modifié et que les prestations proposées devaient y être
explicitement détaillées.
Michel Kawnik critique ces contrats à double titre : « Ce sont d'abord
des produits d'épargne que l'on ne peut pas casser si on a soudain
besoin d'argent, car on y perd alors 20 à 30 % des sommes versées. De
plus, rien ne garantit au souscripteur que le ou les bénéficiaires ne se
paieront pas un voyage avec les sommes versées, plutôt que ses obsèques.
Quant au contrat passé avec une société de pompes funèbres, il n'est pas
rare que la famille doive mettre la main au portefeuille, même si le
contrat avait tout prévu. Le flou de certaines rédactions et le manque
d'information peuvent être source d'arnaques. » ...
(2)
Tél. 05.46.43.44.12
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