PLEINE VIE 9 avril 2022
Prévoir ses obsèques de son vivant : une bonne idée ?Par Laure Espieu Prévoir ses funérailles de son vivant est une manière de décharger ses proches de ces formalités et de s'assurer que ses volontés seront respectées. Les démarches peuvent être ainsi étudiées, en toute sérénité. Réfléchir à l’organisation de ses obsèques n’est pas une préoccupation morbide. C’est au contraire une façon d’éviter aux enfants des frais supplémentaires et des sujets éventuels de conflits. Et un moyen de garder un peu de contrôle. Dialoguer en amontLa loi oblige les héritiers à respecter la volonté du défunt sur ses funérailles, quand bien même ses choix leur déplairaient. Si un de vos proches émet le souhait de formaliser un tel projet, interrogez- le de manière pragmatique pour comprendre en détail comment il voit les choses. En parler simplement permet de gagner en sérénité. La personne concernée peut ensuite rédiger ses dernières volontés et les confier à un proche de confiance. Laetitia Royant, autrice de Funérailles écologiques, pour des obsèques respectueuses de l’homme et de la planète (éd. Terre Vivante), a rédigé ses propres volontés à 39 ans et témoigne que cette démarche a bousculé ses proches. “Pourtant, depuis que tout est réglé, je me sens libérée d ‘un poids, affirme-t-elle. Je sais que je ne laisserai pas ce fardeau émotionnel à ceux que j’aime.” Préparer la cérémonieLes principales indications concernent les choix fondamentaux : projet laïque ou religieux, inhumation ou crémation, voire don d’organes ou du corps. Les cérémonies religieuses restent encore largement majoritaires en France. Si c’est le souhait de votre parent, vous pouvez vous rapprocher du responsable du lieu de culte à proximité et l’accompagner pour une rencontre. Se poseront ensuite les questions relatives à la cérémonie : veillée, musique, fleurs, textes, choix du cercueil, des vêtements et éventuellement des objets qui accompagneront le défunt. L’aménagement de la sépulture peut aussi être choisi à l’avance. Pour ce qui est du lieu d’inhumation, le choix est encadré. Le défunt peut être enterré dans la commune où il réside ou celle où il décède. S’il y a plusieurs cimetières, c’est le maire qui arbitrera en fonction des places disponibles. S’il existe un caveau familial, il est possible d’en conserver l’usage, même dans une autre commune. Si votre parent souhaite être incinéré, il faut réfléchir au devenir des cendres : conservées dans un cimetière, dispersées… sachant qu’il n’est pas possible de les répandre dans un lieu public ou une rivière PRÉVOIR LES FRAIS D’OBSÈQUES“Anticiper cette dépense permet de bien s’ informer”, estime Michel Kawnik (voir ci-dessous). Il s’agit de la troisième dépense la plus importante pour les ménages français, après l’achat de la maison et celui de la voiture. Elle mérite donc d’être préparée avec sérieux. Le mieux consiste à demander plusieurs devis à des entreprises de pompes funèbres, pour comparer les offres. Les contrats de “prestations d’obsèques à l’avance” ou de “conventions obsèques” prévoient l’intégralité des prestations funéraires. Veillez à ce qu’elles soient détaillées précisément. Un livret ouvert dans votre banque peut aussi servir à financer les funérailles : même si les comptes du défunt sont bloqués, les frais d’obsèques peuvent y être prélevés jusqu’à 5 000 €. Anticiper permet de rassurer tout le monde et de profiter, l’esprit tranquille, de l’instant présent.
L’avis du spécialiste
|
< Reportage précédent Reportage suivant > |