Les concessions disponibles dans les cimetières se raréfient. Chasse aux places et extension s'imposent.
Montpellier et ses environs ne sont pas les seuls territoires à compter les tombes disponibles. "Les places se raréfient partout en France, car notre population est dense", observe Michel Kawnik de l'association française d'information funéraire (Afif). De plus, la crémation est une technique funéraire choisie par 35 % des familles endeuillées en moyenne. Or c'est assez peu comparé à d'autres pays européens.
"Environ 200 places de plus par an"
La loi impose aux communes d'inhumer les personnes décédées ou domiciliées sur leur territoire et de disposer en permanence d'un espace suffisant, soit cinq fois plus étendu que l'espace nécessaire pour y déposer le nombre présumé de décès à l'année. "Si l'on applique la législation stricto sensu, on n'est pas dans les clous", admet-on à Nîmes. "Avec l'hôpital universitaire, on enregistre un fort passage de personnes. De fait, sur le total des décès recensés, une bonne part de gens vient de l'extérieur. Il faut considérer que tous ne sont pas enterrés sur la ville." Toutefois, pour anticiper le manque de places, la capitale gardoise consacre un budget important au rachat de concessions soit "environ 200 places de plus par an".
L'élévation, une tolérance
À Agde, le cimetière municipal dispose de 4 347 concessions, dont la plus ancienne date de 1840. Des agrandissements successifs ont été effectués en 2000 et 2008. L'an dernier, une aile supplémentaire a été aménagée. "Notre population augmente. Et beaucoup de gens viennent passer leur retraite sur le Cap-d 'Agde car le cadre les enchante. Ils se font également inhumer ici", indique-t-on. À Agde, on peut observer, comme dans la plupart des cimetières de la région, des concessions en élévation, qui offrent un gain de place, mais qui ne sont en principe pas autorisées. Ses sépultures au-dessus du niveau du sol, que l'on trouve en Italie, sont "une tolérance accordée aux régions Languedoc-Roussillon et Provence-Alpes-Côte-D'azur", souligne Michel Kawnik de l'Afif.
En mars dernier, la ville de Narbonne, afin de remédier au
manque criant de places dans ses trois cimetières, a décidé
de réduire la durée des concessions tout en augmentant leur
tarif au mètre carré en se basant sur les prix pratiqués aux
alentours. Et une réflexion a été lancée pour la
construction d'un quatrième site.