MIDI LIBRE

1er novembre 2015

 

Les concessions disponibles dans les cimetières se raréfient. Chasse aux places et extension s'imposent.


Le Métropolitain. Joli nom de terre d'accueil pour un repos éternel. C'est celui que porte pour le moment le futur cimetière qui sortira de terre à l'horizon 2020 à Montpellier. Il sera créé sur le site de Grammont, où se dressent déjà un funérarium et un groupement de sépultures : le cimetière Saint-Etienne. "Cette nouvelle structure sera en fait une continuité, une extension du premier, qui passera ainsi de 8 à 17 hectares et de 4 500 à 20 000 sépultures", précise Laurent Jaoul, vice-président de Montpellier Méditerranée Métropole, délégué aux services funéraires.

Le 30 septembre dernier, les trente et une communes de la Métropole ont pris une délibération donnant à l'intercommunalité la compétence pour la création et la gestion des cimetières métropolitains. Car, avec plus de 100 000 habitants supplémentaires prévus sur le territoire d'ici cinq ans, les concessions viennent à manquer.

Le projet de deux autres entités

La marge de manœuvre des communes est limitée. En cause : la faiblesse des réserves foncières et le problème de constructibilité des espaces. "Il s'agira ainsi de répondre à la forte demande et à la saturation annoncée", poursuit Laurent Jaoul. L'extension du cimetière Saint-Etienne sera une première étape. En effet, deux autres entités pourraient également émerger dans un second temps à l'est et à l'ouest de la Métropole montpelliéraine. "Pignan et Vendargues se sont positionnés à cet effet", poursuit l'élu.

Montpellier et ses environs ne sont pas les seuls territoires à compter les tombes disponibles. "Les places se raréfient partout en France, car notre population est dense", observe Michel Kawnik de l'association française d'information funéraire (Afif). De plus, la crémation est une technique funéraire choisie par 35 % des familles endeuillées en moyenne. Or c'est assez peu comparé à d'autres pays européens.


"Environ 200 places de plus par an"

La loi impose aux communes d'inhumer les personnes décédées ou domiciliées sur leur territoire et de disposer en permanence d'un espace suffisant, soit cinq fois plus étendu que l'espace nécessaire pour y déposer le nombre présumé de décès à l'année. "Si l'on applique la législation stricto sensu, on n'est pas dans les clous", admet-on à Nîmes. "Avec l'hôpital universitaire, on enregistre un fort passage de personnes. De fait, sur le total des décès recensés, une bonne part de gens vient de l'extérieur. Il faut considérer que tous ne sont pas enterrés sur la ville." Toutefois, pour anticiper le manque de places, la capitale gardoise consacre un budget important au rachat de concessions soit "environ 200 places de plus par an".


L'élévation, une tolérance

À Agde, le cimetière municipal dispose de 4 347 concessions, dont la plus ancienne date de 1840. Des agrandissements successifs ont été effectués en 2000 et 2008. L'an dernier, une aile supplémentaire a été aménagée. "Notre population augmente. Et beaucoup de gens viennent passer leur retraite sur le Cap-d 'Agde car le cadre les enchante. Ils se font également inhumer ici", indique-t-on. À Agde, on peut observer, comme dans la plupart des cimetières de la région, des concessions en élévation, qui offrent un gain de place, mais qui ne sont en principe pas autorisées. Ses sépultures au-dessus du niveau du sol, que l'on trouve en Italie, sont "une tolérance accordée aux régions Languedoc-Roussillon et Provence-Alpes-Côte-D'azur", souligne Michel Kawnik de l'Afif.

En mars dernier, la ville de Narbonne, afin de remédier au manque criant de places dans ses trois cimetières, a décidé de réduire la durée des concessions tout en augmentant leur tarif au mètre carré en se basant sur les prix pratiqués aux alentours. Et une réflexion a été lancée pour la construction d'un quatrième site.

 
 
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Association Française d'Information Funéraire