FRANCE 24
L'épineuse question des "imams" dans les
hôpitaux français Don d'organe et crémation, que dit l'islam ? Ce sont toutefois les questions morales qui représentent pour ces aumôniers la plus grande difficulté. "Des patients nous ont demandé le point de vue de l’islam sur le don d’organe, explique Abdelkader Khali. Nous ne donnons pas de réponse précise car la question est très sensible, et c’est au patient ou à sa famille de prendre la décision. Tout ce que nous pouvons faire, c’est les aider à réfléchir au travers de textes religieux. El l’aumônier d’ajouter : "Il y a également le cas de patients qui, souffrant de malformations cardiaques, ont besoin de valves fabriquées à base de tissus d’animaux et se posent la question de savoir si l’islam le permet." L’une des raisons qui a poussé les aumôniers musulmans à s’investir en milieu hospitalier est le fait que des patients décédés ont subi une crémation. Une pratique que l’islam interdit. "Dans le cas ou un malade décède et qu’il n’a pas de famille, ou si sa famille n’a pas les moyens de lui offrir une sépulture, dont la concession peut s'élever à 3 000 euros, la mairie prend la décision soit de lui faire subir une crémation, soit de l’enterrer dans une fosse commune où son corps restera cinq ans avant d’être brûlé, explique Abdelkader Khali. Lorsque nous sommes confrontés à ce cas de figure, nous demandons l’aide financière des fidèles pour pouvoir offrir des tombes aux musulmans dans le besoin."
Aujourd’hui à Paris, une dizaine d’aumôniers
musulmans sont rémunérés par les hôpitaux. Parmi eux, des femmes qui ont
pour tâche notamment de laver les corps des patientes décédées. Dans les
hôpitaux parisiens et en province interviennent aussi des aumôniers
bénévoles dont le travail n’est pas toujours connu du public. Aussi
n’est-il pas rare de voir certains d’entre eux sur les marchés très
fréquentés de la communauté musulmane en train de distribuer des tracts
promouvant leurs activités.
Réponse de Michel KAWNIK, Président de l'AFIF
Le fait que des responsables religieux
puissent être présents dans les centres de soins est humain, respectable
et répond à l'attente de certains croyants. 1) Une concession en cimetière parisien ne coûte pas jusqu'à 3.000 euros mais beaucoup plus puisque celle-ci atteint un sommet de 10.501 euros. Malheureusement l'information sur cette dépense d'achat de concession omet aussi de signaler un premier prix de 184 euros (cimetière de Pantin parisien ou Thiais parisien). Il est discutable d'afficher des montants très élevés alors qu'il est fait silence d'offres quinze fois moins onéreuses... 2) Il n'y a plus de "fosse commune" dans les cimetières français depuis Napoléon. Les personnes décédées à Paris et sans ressources suffisantes sont inhumées aux frais de la ville de Paris dans une "concession individuelle" du cimetière de Thiais. 3) La loi interdit la crémation des restes mortuaires des personnes que ne l'avaient pas spécifiquement exprimé. Après 5 années et l'exhumation des restes mortuaires, ceux-ci sont placés dans une boîte à ossement numérotée et répertoriée qui sera inhumée dans l'ossuaire de la ville de Paris au cimetière du Père Lachaise. Dire que l'on "brûle" peut faire très peur à toute personne non seulement musulmane, juive ou orthodoxe. Le terme de crémation doit être employé et préféré à bien d'autres...
Je constate malheureusement que les
grossières erreurs et la désinformation dans le très lucratif marché de
la mort n'est pas l'exclusivité de sociétés, groupes financiers et
services funéraires communaux. Attention : dès 2020 la permanence téléphonique est 05 46 43 44 12
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