OUEST-FRANCE 1er novembre 2009
Préparer ses obsèques de son vivant
Des contrats spécifiques vendus
par les banques, les assurances ou les pompes funèbres permettent de
financer, voire d'organiser ses obsèques à l'avance. Comment s'y
retrouver ?
Les obsèques coûtent cher : 3900 € en moyenne. Et en dix ans, les
tarifs se sont envolés de 35 % selon l'association UFC-Que choisir.
Voila certainement ce qui a motivé les 2,3 millions de français à
souscrire un contrat obsèques pour dégager leurs proches de tout
souci financier. Vous avez le choix entre deux types de contrats.
Les contrats dits en capital Il
garantissent le versement d'un capital déterminé aux proches de
l'assuré pour financer ses obsèques. Toutefois, aucune clause
n'oblige les bénéficiaires à utiliser l'argent pour les obsèques.
Pour pallier ce problème, une société funéraire peut être désignée
bénéficiaire du contrat. Ces produits sont
facilement accessibles : souscription jusqu'à 80 ans voire 85 ans,
pas de questionnaire médical, cotisation à la carte (prime unique,
dix ans ou viager), ils garantissent le déblocage des fonds sous 48
heures ou 72 heures et incluent certaines prestations obsèques comme
le rapatriement du corps ou l'aide à domicile. En
réalité, "ce sont des assurances-vie déguisées" alerte Michel
Kawnik, président de l'Association française d'information funéraire
(Afif). "Le placement rapporte à peine 3 % par an alors de
l'inflation annuelle des pompes funèbres est de 6 ou 7 %". En clair,
rien ne garantit que le capital sera suffisant au bout de Dix ou
vingt ans. Vos héritiers risquent donc d'avoir à un complément à
payer.
Pour financer et organiser ses obsèques L'es "contrats
en prestations à l'avance" combinent un contrat en capital et des
prestations funéraires. Au décès du souscripteur, le capital est
versé à une entreprise de pompes funèbres chargée d'organiser les
funérailles. L'opérateur funéraire a l'obligation de détailler les
produits et les prestations qu'il s'engage à réaliser.
Dans la pratique, la réalité est plus nuancée à en croire une
enquête de l'UFC-Que Choisir (mars 2008). En particulier pour les
contrats en prestations "standardisées" où le client aurait des
difficultés à choisir un modèle précis de cercueil, d'emblèmes, de
plaques... A vérifier avant de signer.
Une formule personnalisée ? Pour éviter les mauvaises
surprises, on peut aussi souscrire un contrat obsèques en
prestations personnalisées directement auprès d'un opérateur
funéraire. Grâce à un devis détaillé vous
pouvez prévoir à l'avance les produits et les prestations. Le
règlement se fait auprès d'une société d'assurance. "C'est le
contrat le plus sûr, mais dans la pratique, les opérateurs
funéraires ne le proposent quasiment jamais. Il faut donc insister",
explique Michel Kawnik de l'Afif
Ce qu'il faut savoir avant de souscrire
Anticiper ses frais d'obsèques ne passe pas forcément par la
souscription d'un contrat de prévoyance, lors d'un décès, les frais
des funérailles peuvent être prélevés sur le compte du défunt dans
la limite de 3050 €, à condition que ce dernier soit suffisamment
alimenté. De même, certaines mutuelles prévoient le
versement d'une somme destinée à couvrir les frais d'obsèques. Se
renseigner aussi auprès du régime de Sécurité sociale qui verse un
capital-décès égal à trois fois le montant du dernier salaire dans
la limite du plafond de la Sécu (www.ameli.fr). Vous
optez pour un contrat obsèques ? Sachez que le contrat peut être
modifié à tout moment avant le décès (nature des obsèques,
prestations...). Vous pouvez renoncer au contrat trente jours après
la signature. Posez les bonnes questions : qu'est il
prévu si le capital ne couvre pas tous les frais d'obsèques ? La
différence sera t-elle à la charge de mes héritiers ou du
prestataire funéraire ? Regardez de près à combien
s'élèvent les frais d'adhésion, de gestion, de rachat. Attention
aussi au délai de carence (un à deux ans avant couverture
effective). L'Association française
d'information funéraire (Afif) recommande de ne pas accepter les
prestations chères et inutiles comme les soins de conservation ou le
séjour et transfert en chambre funéraire (80 % des décès ont lieu
dans un établissement de soins, obligé de prendre en charge ces
prestations). Ne signez jamais un chèque à l'ordre
de l'opérateur funéraire. Toujours à l'ordre de l'assurance qui va
gérer la capital. Enfin, prévenez vos proches de l'existence du
contrat ou lissez une note dans votre livret de famille.
Informations auprès de l'Afif : 05 46 43 44 12, (www.afif.asso.fr).
Dossier : Sébastien JENSONNY
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