COMBAT 15 mars 2001
Des tarifs sans concessions | |||
Le cimetière Montparnasse est le plus cher de Paris | |||
Les cimetières n'ont pas
échappé à la logique de ségrégation qui consiste à repousser les pauvres en de hors de Paris, y compris après la morts»,critique Georges Sarre, maire sortant (MDC) du 11e, qui réclame à chaque Tous- saint que les prix soient «dimi- nués de 50 %». Les habitants du 14e arrondissement devraient être particulièrement sensibles à cet argument : le cimetière Montparnasse est les plus cher de la capitale. Comme il est saturé, le conseil de Paris, qui fixe les prix, n'y propose que des |
concessions perpétuelles
à des prix rédhibitoires : de 38 017,34 francs à 66 463,88 francs pour 2m2. Même le Père-Lachaise ne plafonne qu'à 45 000 francs. «Montparnasse est le plus deman- dé de la capitale... donc le plus cher», avoue Monique Lelièvre, la conservatrice. Face à ces tarifs deux à trois fois plus élevés qu'en province, Michel Kawnik, président de l'Associa- tion française d'information funé- raire (AFIF, organisme de conseil à but non lucratif), se fait fataliste : «Là où la vie est chère, la mort l'est également». |
Etre inhumé
rue Froidevaux - autour des sépultures de Sartre, Gainsbourg, Baudelaire ou Maupassant - est donc le pri- vilège des gens aisés. Les autres doivent se rabattre sur les cime- tières de banlieue directement gérés par la ville de Paris : Thiais, où l'on ne paie que 11 310 francs, ou Pantin par exemple. Autre difficulté : pour avoir le droit d'être enterré dans une ville, il faut soit y résider, soit y être décédé. C'est la règle générale fixée par la loi fran- çaise. N'importe quel Parisien peut donc acheter une conces- |
sion au cimetière Montparnasse y compris de son vivant. Ou plutôt y postuler. Car à Mont- parnasse, il existe une liste d'at- tente. Elle est longue : plus de trois ans. Une concession dite perpétuelle n'est jamais éternelle. Elle peut être «abandonnée», puis reven- due, lorsque le conservateur constate un manque d'entretien de la sépulture. C'est devenu depuis plusieurs années déjà le seul moyen de libérer des places : 400 en 1998, mais seul- lement 50 en 1999. Laurent MIMOUNI |
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